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l’homme et la terre. — la culture et la propriété

pas moins de cinq millions de phoques, dont cent mille, soit environ les deux tiers de la production du monde entier, devaient être abattus chaque année au bénéfice de la compagnie d’adjudication. Puis est venue la lutte entre fermiers et pirates, lutte à laquelle a succédé l’extermination légale, destinée à mettre un terme aux disputes fréquentes qui éclatent entre les concessionnaires officiels et les chasseurs interlopes. Quand il ne restera plus que de rares survivants, peut-être regrettera-t-on de ne point avoir apprivoisé le doux animal.

Cl. J. Kuhn, Paris.

bison de l’Amérique du nord (Bonassus americanus)

Sur le continent voisin, dans l’Amérique du nord, la bête de chasse le plus fréquemment citée fut le bison, dont la chair entretenait tant de tribus indiennes avant que les blancs, saisis de la frénésie du meurtre, se fussent mis à tout exterminer devant eux. Encore au milieu du dix-huitième siècle, les bisons parcouraient les forêts et les savanes dans le « Pied-mont » oriental des Alleghanies[1], et même une colonie de huguenots français, à Manikintown, dans la vallée supérieure du James-

  1. G. Brown Goode, National Geographical Magazine, aug. 1896, p. 273.