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l’homme et la terre. — iranie

l’homme était le millet[1] ; mais lorsque l’agriculteur eut à sa disposition un instrument qui lui permettait de retourner le sol plus facilement et sur une plus grande profondeur et largeur, d’autres plantes nourricières, le froment et l’orge, dont les botanistes cherchent la patrie dans les montagnes de l’Iran et de l’Asie Mineure, l’emportèrent peu à peu dans l’alimentation.
D’après une photographie de J. de Morgan
(Mission archéologique en Perse).
cases mazdéennes d’exposition des corps

La perspective des âges rapproche les événements qui se sont accomplis dans une époque lointaine ; et, par suite, l’historien risque fort de se tromper en voyant sur un même tableau, dont les plans se confondent, les découvertes successives réalisées en ces temps éloignés. Mais s’il est vrai, comme on l’admet volontiers, que l’utilisation des animaux domestiques et l’invention de la roue aient à peu près coïncidé avec le perfectionnement du labourage et l’acquisition d’une nourriture plus riche, l’homme du monde aryen aurait été alors engagé en un cycle merveilleux de progrès dans les arts, la science et la pensée.

On comprend que nos ancêtres, pleins d’un enthousiasme naïf pour les victoires qu’ils venaient de remporter sur le destin, aient évoqué de leur cerveau une religion nouvelle, celle de l’agriculture, avec ses fêtes du Labour, des Semailles et de la Moisson. « Quelle est la bonne obéissance à la vraie foi ? » dit un passage de l’Avesta. « C’est la vigoureuse culture du blé », répond Ormuzd. « Quand le blé pousse,

  1. Hahn, Demeter und Baubo, Die Haustiere und ihre Bezichungen zur Wirtschaft des Menschen.