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religion mazdéenne

Les démons ont peur : quand on le scie, ils hurlent d’épouvante ; quand on le moud, ils disparaissent ».

Le culte primitif du Feu, du Labour, de la Charrue, des Bœufs domestiques et du Pain vivifiant naquit du sentiment de la reconnaissance en même temps que d’un émerveillement bien justifié, et
Dessin de G. Roux, d’après une photographie.
mendiant voyageur (Perse)
cette vénération première ne dut contribuer en aucune façon à l’abaissement intellectuel de l’individu ; dans les pratiques de ces religions, rien ne pouvait dégrader le fidèle. La corruption et l’abêtissement ne se firent sentir qu’avec l’observation forcée des rites et la sotte répétition des formules : le culte ne devint cause de régression mentale qu’à partir du moment où il tomba sous La direction des prêtres conservateurs, qui, pour la peine, ne manquèrent pas de se faire octroyer la dîme, la quinte ou même jusqu’à la tierce des biens.

À ces croyances des Iraniens primitifs, que l’on découvre d’une façon très nette dans l’Avesta et dans les autres livres liturgiques de la Perse, se mêlèrent naturellement toutes les religions du naturisme et de l’animisme. Admiration du ciel et des nuages, vénération de l’eau vivifiante qui jaillit du rocher et qui tarirait bientôt au soleil si on ne la cachait en des canaux souterrains, peur des génies mauvais qui naissent des émotions irraisonnées de l’homme, tous ces sentiments faisaient partie de la religion iranienne avant que fût formulé le mazdéisme, adoration du « très Haut », du « très Sage », qui prit une si grande im-