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sparte et athènes

pas moins un fait historique des plus curieux que celui de la durée plus de cinq fois séculaire d’une puissance militaire, maintenue avec si peu de changements et une si lente évolution intérieure, dans cette Grèce si mobile, si prompte à se renouveler. Hommes de bronze, que ne troublait point le travail de la pensée, les Spartiates pouvaient, de génération en génération, rester à peu près les mêmes en apparence, au milieu d’un monde rapidement transformé.

Cl. Bonfils.

athènes — l’acropole et la ville

C’est là ce qu’exprimait la légende de Lycurgue, se retirant à Delphes et s’y laissant mourir de faim, après avoir fait jurer l’observation de ses lois : il mettait ainsi son peuple sous la protection solennelle des dieux qui vengent la violation du serment.

Au point de vue de la nature ambiante, les avantages d’Athènes sur sa rivale du Péloponèse ne sont pas tels qu’ils frappent aussitôt la pensée, et même, à certains égards, Sparte se trouvait réellement privilégiée. D’abord la petite vallée de l’Eurotas, avec ses dépendance et ses annexes, est un territoire plus riche que le pays d’Athènes, pauvre-