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Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/458

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Quoiqu’il en soit, permettez-nous de vous lire cette petite pièce si fine et si délicate :

A IRIS
Iris, cessez d’être cruelle,
Voyez où la fierté réduit
Une jeune beauté qui fuit
Les plaisirs d’un amour fidèle.

Si d’une jeunesse immortelle
Les jours marchaient à petits pas,
Peut-être ne dirais-je pas,
Iris, cessez d’être cruelle !

Mais le temps passe à tire d’aile ;
Ce n’est qu’un éclair qui nous luit.
La courte jeunesse le suit.
Iris, cessez d’être cruelle !

La beauté n’est pas éternelle,
Le moindre accident la ravit
Et sa fragilité vous dit :
Iris, cessez d’être cruelle !

Ecoutez la tendre hirondelle,
Elle ne revient au printemps
Que pour dire par ses accents :
Iris, cessez d’être cruelle !

Par ses doux accords Phylomèle,
Qui fut trop sévère autrefois,
Chante nuit et jour dans nos bois :
Iris, cessez d’être cruelle !

Pourquoi cette fierté rebelle ?
Le temps, le lieu, l’amant discret,
Le cœur vous dit même en secret :
Iris, cessez d’être cruelle !

Fut-il occasion plus belle !
Pour écouter un tendre amant,
Qui vous répète en soupirant ;
Iris, cessez d’être cruelle !

Si cette charmante petite pièce est véritablement l’œuvre