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Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/461

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Il ne voit que beautés, qu’harmonieux effets.
La nature en tumulte a pour lui plus d’attraits.[1]

Nous pourrions multiplier les citations pour donner une idée du mérite de l’ouvrage et du talent de l’auteur ; mais il nous suffira de dire que les divers épisodes dont il a orné chacun de ses chants pour rompre la monotonie et la sécheresse d’un poème dans le genre didactique sont traités avec ampleur d’idées et cette élévation de style.

Lorsque son œuvre fut terminée, Bréant, encouragé par les applaudissements de l’Académie de Rouen, pressé par ses amis, se disposait à la livrer au public, mais la mort ne lui en donna point le temps. Aussitôt informée de cet événement, l’Académie, se préoccupant du sort réservé aux poésies de Bréant, nomma dans son sein une Commission à laquelle elle donna la mission de recueillir ses manuscrits, de les mettre en ordre et de les publier. Cette fois encore des circonstances imprévues vinrent arrêter cette publication. La Commission avait commencé son travail, une copie des manuscrits avait été préparée, des notes inscrites en marge indiquent le soin avec lequel cette entreprise se poursuivait, lorsque survinrent les événements de mai 1773, qui, en exilant le Parlement de Rouen, dispersèrent en même temps la plupart des membres de l’Académie. Depuis lors il ne fut plus question de Bréant, son poème fut oublié. Ce n’est qu’en 1862, près d’un siècle plus tard qu’il en est fait mention par M. de Chennevière Pointel dans son ouvrage sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l’ancienne France. Une note du Mercure de France du mois de juillet 1773 lui avait révélé le nom de Bréant et son poème sur l’Art de peintre.’'

« Le généreux souci du progrès des arts qui, grâce à l’école de Descamps, animait toute la haute Normandie, ne pouvait, dit-il, manquer d’enfanter des théoriciens et des législateurs ;

  1. 1er chant, vers 343 à 361, p. 75 du Recueil.