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PRÆFATIO.


par dessus tout, et que nous avons lû nous-mêmes gravé sur leurs monumens, c’est qu’Hercule, fils d’Amphitryon, se hâta de venir combattre les cruels tyrans Geryon et Tauriscus, dont l’un ravageoit les Espagnes, l’autre les Gaules : et que les aïant défaits l’un et l’autre, il eut commerce avec des femmes de bonne famille, dont il eut plusieurs enfans, qui donnèrent leurs noms aux pays où ils régnoient ». Hercule, selon Parthenius, revenant d’Erythie, parcourut la Celtique, s’arrêta chez un certain Bretannus, dont la fille Celtine éprise d’amour pour Hercule, lui cacha les bœufs de Geryon, et ne voulut pas les lui rendre, qu’il n’eût couché avec elle. Il en eut un fils nommé Celtus, d’où vient le nom de Celtes. Diodore de Sicile raconte la chose autrement sur le rapport des autres. Il dit qu’Hercule au tems de son expédition contre Geryon, prit son chemin par la Celtique, qu’il y bâtit la ville d’Alise, et que la fille du Roi de ce pays devint éperdument amoureuse d’Hercule, dont elle eut un fils appellé Galatés : que ce fils aiant succédé dans la suite au Roiaume paternel, donna à ses sujets le nom de Galates, d’où est venu celui de Galatie ou de Gaule. Cette diversité d’opinions répand plus de ténébres qu’elle n’apporte de lumière.

L’Historien Joseph dit que les Gaulois viennent de Gomer, fils aîné de Japhet. Gomar, dit-il, a été le pere et le fondateur des Gomarites, que les Grecs appellent Galates, ou Gaulois. Eustathe d’Antioche, S. Jerôme, Isidore, la Chronique Pascale, Joseph, fils de Gorion, donnent la même origine aux Gaulois. Joseph n’a point forgé cette opinion de son chef ; il est plus vraisemblable qu’il l’a puisée dans quelques anciens monumens. Il ne faut donc pas la rejetter légerement ; et le P. Dom Pezron ne serait pas à blâmer s’il s’étoit contenté de la soutenir, et qu’il en fut resté là. Mais