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Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome1.djvu/51

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PRÆFATIO.


et qui par les oiseaux et par les entrailles des victimes, prédisoient l’avenir. « Quand on les consulte, dit Diodore de Sicile, sur quelque chose de grande conséquence, ils observent une cérémonie étrange et incroiable : ils percent au-dessus du diaphragme l’homme qu’ils immolent : l’homme tombe, et sur sa chute, sur la convulsion de ses membres et sur le sang qui coule, ils prédisent ce qui doit arriver ». Ces Vates ne pouvoient sacrifier qu’en présence et sous la direction des Druides ; c’est pour cela qu’on attribue à ces derniers l’art de deviner. « Il y a, dit Cicéron, dans les Gaules des Druides, entre lesquels j’ai connu Divitiac Eduen votre hôte, et qui vous préconise par tout. Il se vantoit de connoître les secrets de la nature : (les Grecs appellent cette connoissance Physiologie) : et il prédisoit l’avenir partie par des augures, partie par conjecture ».

Il est surprenant que presque tous les Auteurs, qui ont parlé des Druides, ne nous aient rien dit de certaines cérémonies qu’ils observoient très-religieusement, et dont Pline nous a conservé la mémoire. Guy de Chêne.Celle du Guy de Chêne est la plus célebre, et il nous la décrit de cette sorte : « Les Druides n’ont rien de plus sacré que le Guy et l’arbre qui le porte, pourvu que ce soit un Chêne. Ils choisissent toujours des bois de Chêne, et ils ne font aucun acte de Religion sans la feuille de cet arbre… Le Guy est fort difficile à trouver ; et d’abord qu’ils l’ont découvert, ils vont le chercher avec beaucoup de religion. Ils prennent pour cela le sixiéme jour de la Lune, jour qui commence leurs mois, leurs années, et même leurs siécles qui sont de trente ans : la Lune en ce jour a assez de force, quoiqu’elle ne soit pas encore dans le milieu de son accroissement : et ils lui donnent en leur Langue un nom qui signifie,

Tom. I.
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