Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome14.djvu/40

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PRÆFATIO.

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2. Nous aHons •xaminér quelle fut la conduite dea roia prédécesaeora de Philippe - Aiwaré, pour augmen „T ia préiogative royale «ux dépena des grands vassaux, et sur-tout quelle fut la politique de Philippe I**, dé Louià-K-Gros et de Louis-le-Jeune, dont noua avons recueilli les actes : pour les règnes antérieurs, nous renvoyons le lecteur à la seconde partie de la pr^ce do tome XI, dans laquelle noua avons déjà traité quelques points que nous discuterons encore. Nous examinerons donc, t* quelle étoit l’étendue du domaine royal, et les nouvelles acquisit’ons qui furent faites sous leurs règnes ; ii, quel droit leur donnoit la loi des fiefs sur les -vassaux, et combien ils surent en profiter pour accroître leur puissance ; iii, comment, en vertu de la régale sur le» églises, >ls réussirent à étendre leur domination au-delà des bornes de leur domaine ; IV, comment, par la concession de privilèges, les Rois Capétiens mirent dans leurs mains les habitans des villes et des bourgs, et autres personnes privées.

3. Pour traiter avec toute l’étendue convenable des |X)ints de cette importance, nous aurions besoin d’avoir sous les yeux tous les monuments qui intéressent les trois régnes qui nous occupent, sur-tout les chartes et les diplômes où sont contenus le» docuinens relatifs à cette matière ; mais, comme nou» l’avons déjà dit, ces actes sont réservés pour une autre collection. Nous ne tirerons par conséquent nos preuves que des historiens et des lettres qui entrent dans notre collection.

4. Il est un autre genre de preuves que nous n’avons pas ; ce sont les originaux des titres de la couronne, qui furent perdus, en 1194, à la bataille de Fréteval. C’est là que nous aurions trouvé les devoirs et les hommages des vassaux, les comptes de recette et de dépense, les aveux et dénombremens, et autres choses qui n’existent plus, et qui nous auroieut été d’un grand secours, comme on peut en juger par ceux qui nous restent, dans ce genre, depuis Philippe-Auguste, et-que nous citerons quelquefois, pour faire coiinoitre quel pouvoit être l’élat du royaume dans les temps antérieurs. Mais pourquoi nous arrêter à déidorer une perte qui est irréparable ? Mettons à profit les secours qui nous restent, et commençons.. Quelle étoit l’étendue du Domaine royal, et quelles nouvelles acquisitions fureM faites sous les trois Régnes que nous parcourons.

5.tSi l’on vouloit juger du degré de puissance de nos Rois par l’étendue de leur domaine, on ne se feroit pas une juste idée du rang qu’ils occupoient parmi les puissances de l’Europe. S’il faut en croire le continuateur d’Aimoin, leur domaine propre étoit presque nul. C’est ainsi qu’il s’exprime liv. V, cliap. 48, en parlant de l’acquisition de la ville de Bourges, faite par Philippe I.", non en lOfil, comme quelques auteurs Vont entendu, mais eu 1101. Il dit donc que le Roi Philippe, . 2. InvMigandwm iUunie ^gredimur quomodo se ’gettorini qui Pkilippum Augustusn prxecestere Keges, ut dispendio principum vaàfallorvm regia aueUnilati robur in incrementvm adderent ; praserlim quid moliti sint Pkilippu» I, Ludovicus VI, et fUius ejus Ludovicus Vil, quorum monumenla eolligitmit i teclorem quoad gesta superiorum Re^m remittenfes ad prafalimis tomi nostri XI partem secundam, ubi de quibusdam argumentis, nunc à nobis retractandis, scité jam disseruimus. Igitur investigabimus, i.” qualenus se exlenderel regale dominium, et quid ei lerrarum d pnedictis Regibus additum sit ; u, quid juris eisdem in vassallos cornfieteret, et quantum incremenli ex lege femlortim illi perceperini ; iii, t’i regaliœ in ecciesias quantum profecerini ad dilatandum imperium extra proprium dominium y iv, qud ratione urbanos et burgenses, aliosque privatos hominet, conceuione privtlegiorvm sibi devinxerint Capetûmi Reges.

3. Ad eam pertractandam maleriam rum ea plenitudine qua tanto argumenta deberetur, opus nobis esset subsidio omnium monumentorum ad historiam trium regnorum quce i^fustranda suscepimus, pertinentium , ar prœcipué charlarum el diplomatum barum rerum (idem adstruentium ; verùm td gcncris instrumenta inaliam collectionem, ulidixitmis, reservantur. Igitur ex solis historirorum et epistolanim quce in colleclione nostra continentur, testimoniis rem con/iciemus. 4. Est et aliud probationum genus quod desideramus, archetypa scilicet jurium et jmsessionum regahum, qua anno 1194 in pralio apud t’raclam-Vallem commisso dcfterdita fuere. Ibi obligationes et homagia vassalorum nosse darelur ; ihi reddituum et exfiensarum rationes ; ibi clientelares professiones et cen-

  • uum enumerationes, el calera nunc dejærdita .

qua quanlo nobis adjumento fuissent, çestimare possumus ex ejusmodi subsidiis ab avo Philippi Àugusti ad nos derivatis, qwrum lestimonio identidem innilemur, ad dignoscendum proæimè superioribustemporilms regni slatum. Verùm quid prodest jacturam trrcparabilem deplorare ? I ,amur iis qua supersunt subsidiis, el tractatum nostrum incipiamus. 1.

Quatenus se cxlenderel regale Doiinniuiii, et quid ei terrarum à prædicl.» Regibus additum sit.

5. Si quis Regum nostrorum aucloritatem domina nmplitudine metiretur, non aquu.,iUe astimator esset dignitatis ac pracellenlia qud inter Europa principes nostrates eminebant. Nullum siquidem vel tenue admodum erat illorum dominium, si credimus Aimoini continuatori, qui, loquens de acquisitione urbis Biluricensis quam fecil Philippus I (non quidem anno 1061, ut ex narraiionisejus serie intellexerequidam, sed anno 1101), ail, Ixb. V, eij