Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome14.djvu/45

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PRÆFATIO.

quam insliluil de violata, circa annum 115.5, à Rege Ludovico Vil ecclesiæ Pari-T. XII, p. 90. siensis e’xemptione à præstandit gistis. Ibi perspicere dalur ecciesias, quasprocurationum onera potissimùm gravabanl, id juris tmfMitienlertulisse ; Reges verd illius percipiendi non ita studiosos fuisse, quemadmodum tubscquentibus temporibus exstilere plerique. Tôt enim jKilàtiis et vitlis regiis instructa eranl enrum latifundia, prout ex edilis ibi diploinatibus colligitur, ut ejusmodi subsidia flocri facerent.

Dciri.iriat(7_trcceplum erat ut munera in frsticis quibusdam ocrasionibus offerrenlur Regibus el lerrarum barenibus, scilicet dum illi regnum auspicarenlur, aut nuptias liberorum ndcbrarent, etc. Fcstivi, ut vocabant, advpnlt’is rxeni/ilum nobis suppeditat epxstola Ironis Carnotensis ad Regem Ludovicum VI, T XV ,1 202, qud qiierilur n sc }>ostulalarjus nomine U7.tfuissetduo paria [x-Iliiiin catinarum, seu peregrinaram niuriuni, rescribitque indecens esse rcgiam majfstaleni vilia el qiiæliliet vanitali» lenociiiia à sacerdote quærere. l’orrà jiostiilalum occasione festivi advenliis id miinus fiti.s.se, inlelligimus ex tempore dalæ ejiistoltv. Quoad verù nuptias liberorum, SI nihil e.raggerai’il chronographus Mauri- , niacensis, profasas o/ies describens quæ, anno ’ ll.’ili, raiisii nuitliartim Ludovici VII nirn . .■I.’irnorn Aquilanira, ej-pensie sunt, ex ejus ^r.rbis fai lle inlellii/etur insolilis in eam rem 1 XII liH’i s’hsiiliis opus fuisse. Ait enim : « hiiliciliir ’ omnibus roumunis lirlilin, e.r communis ■■ domini glorifiratione absirarlii. Sine men- " siirn omnes se jiræsenlanl et exhibent, . quasi in regalium loculorum variiatio-’ nem uiianimiler conjurassent. Quàm •I miillimoila ibi exi/ensarum farta fuerit munifh rntiii, vix Tullii ore proferri, vcl rrgaliiim ferculnrum et ilelii iarum prrliosa . varielas illii memornbili Seiierip jiosset men moriil rompre/iendi. •

El [irov. n 18. Ih’ficerrt nos trmjius, vel nomina sola «ibu«tr.raclionum omnii/enarum quibus homines, dii|u»nia...ii li rræ merresque af/iciebnntiir, rccensmies. Ex ■t"tdielis salis inlelligitur quæ esset Regum nostrorum opiilentia .sæeulis xi et xu. Non ndeo ambiliosam illam fuis.se conredimus ; rerum SI rumopulrntiii itlius ælatis Principum ri miuirctur, haud infcriorem illam exstitisse pronunriamus. Certe iiiius ex opulentioribus

iut llennrtis Rex Angliæ II. Porrù ex

’ ! ,’ommoilis i/uæ rx/iertiim se in ejus aula F./iot Si ribit l’i’trus Itlesensis, dignoscere possumus i/uanliim sumptuos’e se haberent reliqui Prin-I ipes. Alt enim inter rælera : « Àpponitur » cteriro nul milili curiali pauis non elaboriiliis, non fermenlatus, confertus ex » rererisiæ feribits ,- panis pltimbeus, loliatus II el rniilus ; vinum verd aut arore aut mucore » romiplum, turbidum, uncluosum, rancili dum, piceatum et vapidum. l’idi aliquando • vtnum adeO ferulentum magnatibusapponi, quod nonnisi clausis oculis, et conserlis Etienne de Paris, qui raconte ce qui arriva, ver» 1155, à Louis-Ie-Jeune, pour avoir violé le privilège d’exemption dont jouissoit à cet égard l’église de Paris. On y voit, d’un côté, combien les églises soufïroienl impatiemment ce droit, qui pesoit particulièrement sur elle» ; et, de l’autre, que les Rois n’en étoient pas aussi jaloux qu’ils le furent depuis pour la plupart. Ils avoient tant de palais, et, dans leurs domaines, tant de maisons de plai.sance, comme on le voit par les souscriptions des diplômes, qu’ils altachoient peu d’importance à l’exercice de ce droit.

17. Il étoit encore d’usage de faire des présens aux Kois, et aux seigneurs dans leurs terres, dans des occasions solennelles ; savoir, à leur avènement à la couronne, ou lorsqu’ils marioient leurs enfans, etc. Nous avons un exemple du joyeux avènement dans la lettre 202 d’Ives de Clwrtres à Louis-le-(’iros, dans laquelle il se plaint qu’on lui ait demandé, en son nom, deux paires de peau.r de chat (apparemment de martre zibeline), et il répond nettement qu’il ne convient pas à la majesté royale de demander à un évêque des choses qu’il doit mépriser comme l’aliment de la vanité. Or qu il soit ici que.stion du droit de joyeux avènement, le temps où la lettre fut écrite l’indique assez. Quant aux mariages des enfans, si le chroniqueur de Morigni n’a rien exagéré dans la description qu’il donne des réjouissances qui furent faites aux noces de Louis-le-Jeune avec Eli’onore d’.Aquitaine, il est évident qu’il fallait des fonds extraordinaires pour fournir à tant de profusions. Voici comme il s’exprime : « On ordonna des > réjouissances publiques pour célébrer un événe- • ment glorieux pour la nation. De tous côtés on • accourut au lieu de la noce, comme pour épuiser » le trésor royal. L’éloquence de Licéron ne suf- • firoit pas pour décrire la magnificence qui fut » déployée dans c.Tle occasion, et la mémoire tant » vantée de Sénéqiie n’aiiroit pu retenir le nombre » et la variété des mets rechercliés qui furent servis • avec profusion dans les festins. » 18. Nous ne finirions pas, si nous voulions nommer seulement tous les genres d’exactions qui s’exerçoient sur les personnes, sur les terres et sur les marchandises. Ce que nous venons de dire suffit liour faire connoltre quelle éloit l’o|)ulence de nos Rois aux XI.’ et xu.’ siècles. 1.11e n’étoit j)as bien considérable, sans doute ; mais si on la compare avec celle des princes contemporains, on verra qu’à cel égard iis ne le cédoient à personne. Un tles plus opulens étoit sans contredit Henri 11, Roi d’Angleterre. Or nous savons, par la description que fait Pierre de Rlois des incomniodilés qu’il avoit éprouvées à sa cour, combien [leu elle éloit somptueusi’. « On y servoii, dit-il, aux clercs et aux • officiers attachés à la cour, un pain mal travaillé • el non levé, fait avec le marc de la bière ; un » pain lourd et indigeste. Le vin étoit aigre ou » moisi, trouble, rance, poisseux, éventé. J’ai • vu quelquefois servir aux plus grands seigneurs • du vin si gâté, qu’on ne pouvoit le boire sans t fermer les yeux et sans faire la grimace : la bière • même étoit horrible au goût, et dégoûtante à » voir. •