Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome14.djvu/48

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PRÆFATIO.

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commemorabirnus. « Ànm, inquit, 1137, T.Xll.p.TI » Ludovicus juvenis Rex Francorum apud » Bitùricam in Natali Domini coroaatus est, » ibique ingens curia nobi/iumet mediocrium 9 virorum de omni Gallia el Aquitania, s aliisque circumsitis nationibus, aggregaia » est. Iltuc metropolttani prasules, eorumque • fuffraganei convenerunt ; illuc consuies, » jaliœque digniiates confluxerunl-, suumque > famulatum novo Régi exhibuerunt. • Narrai idem auetor Philippum I, quo Ibid. p. 780, tempore fidelium communione propter adulterinas cum Bertradâ nuptias interdictum illi fuit, nunquam regio more coronam geslasse : « Quo tempore, inquit, ntmquam diadema portavit, née purpuram induit, nec solemnitatem aliquam more celebravit. •

• couronné à Bourges, aux fêles de Noël ; et là fut » assemblée une cour nombreuse de gens nobles » et de médiocre.condition, de toutes les provinces’ 1 de France et d’Aqu aine, et des’Jjay» voisins. Li s » métrqpolitains avec leurs suffranns, les Comtes > et les autres personnes titrées, s y étoient rendus » pour rendre au nouveau Roi les services auxquels > ils étoient tenus. • Le même auteur rapporte que Philippe L", pendant le temps qu’il etoit sous l’interdit à cause de son mariage avec Bertrade, ne fut jamais couronné,à la manière des/Rois, ne porta jamais le diadème ni la pourpre, ejt ne tint point de cour pléniére aux solennités accoutumées. » regio

23.t11 ue faut pas confondre les plaids et les cours pléniéres Ces deux choses sont bien distinguées dans la charte de Philippe L", de l’an 1091, dans laquelle il donne à l’archevêque de Rouen l’abbaye de S. Mellon de Pontoise, et le maintient dans la jouissance de tout ce qui dépend de l’archidiaconé du Vexin. • Voici, djb«*F, ’es devoirs aux- • quels l’archevêque de Rouen sera tenu envers • moi à raison de ce fiel. H viendra tous les ans » à une de mes cours, à Beauvais, à Paris ou à • .Sentis, lorsque je le ferai semondre convenable- • ment, à moins qu’il n’ait une excuse légitime, ï Lorsqu’il viendra à ma cour, je lui enverrai une » escorte, soit à Cbaumont, soit à Pontoise, Il viendra aussi aux plaids que je tiendrai dans le » Vexin, toutes les foi» que je le requerrai selon les » règles. « Le service des plaids ou assises étoit donc celui que levassal devoit à son seigneur à raison d’un fief particulier ; et si quelqu’un en étoit exempt, c’étoit lorsqu’il s’étoit rédinié de ce devoir pour de l’argent. Maintenant, si nous voulons savoir quelles étoient les affaires qu’on traitoit dans ces plaids, Robert IVace, qui écrivoit vers le milieu du xii.* siècle, va nous l’apprendre dan,s ces vers tirés du roman de Rou ou Ues Ducs de Normandie. Quoiqu’il soit difficile de les bien rendre, nous allons essayer de les traduire :

0 II s’élève tant de (Dcocés, il y a tant de coutumes vieilles » et nouvelles, qu’oik ne peut être un moment en paix. • Tous les jours, disem les possesseurs de fiefs, il faut » assister à des plaids, tantôt pour les forêts, tantôt pour > les monnoies, {K>ur des pourpris, pour des voiries, pour ■tde bataille, pour grêvemens, pour rixes, pour s clôtures, pour blé, pour moutures, pour manqueinens, > pour vexations , il 7 a tant de prév^, tant de bedeaux » ou liuissicrs, tant de baillis soit anciens, soit nquveaux, D qu’on ne peut être en paix ud seul instant, s 2’i. Mais le principal, ressort de l’autorité royale étoit dans la haute-cour féodale, cette cour des pairs et barons de France, qui les conslituoit vraiment Rois pour dominer sur toute la France, pour redresser les torts, réprimer ta tyrannie, réformer les jugemens, protéepr les églises, et pourvoir au salut du peuple. S’il)faut en croire Suger, l’usage des cours féodales aVoit été long-temps négligé, avant que Ix)uis-le-Gros eût pris en main les rênes du gouvernement. • Le jeune Louis, dit-il, à peine » sorti de l’enfance, el plein d’ardeur pour main- > tenir le bon ordre dans le royaume, que l’indo- 23. Placita distinguit à curiis charla Philippi I, quâ Rotomagensi archiepisco/to abbaliam S. Mellonis de Ponte-lsarie anno 1091 concedit, el totum itlud quod pertinel ad archidiaconatum de Yilcassino confirmai. « Hoc autem, inquit, erit servitium quoil pro » prœfato feodo faciet mihi Rotomagensis » archiepiscopus. Per singulos annos veniet » ad unam ex curiis meis, sive Bclvacum, • sive Parisius, sive Silvaneclum, si fecero » eum convenienter submoneri, nisi ipse legir » limam excusationem habuerit. Cùm aulem • ad curiam meam venerit, mittam ei con- • ductum ad Calvum-monlrm sive ad » Pontem-lsarce. Sed et ad placita mea » veniet per Vilcassinum, si et igo eum n inde fecero convenienter stémoneri. • Itaque servitium placiti illud erat quod domino suo vassal’us debebal, cùm placita sua seu assisias intra limites feodi specialis tenchat : à quo servilio ii lanlùm immunes erant, qui pecuniarid illud pensilatione redemerant. Quæ verà ibi agilahanlur negotia discimus e.r Historia Ducum Normanni^ à Roberto Wacc, qui medio sæculo xu vixit, métro et Romano sermone scripta. Ail enim :

Tant y a plaintes et querelles

Et coQStumes vies et nouvelles,

Ne peuvent une bore avoir pes ;

7’oute jour sont, (lient, as pies. Plais (te foret, plait de monoies, Pl.->il de porprisc, plait de voies, Plait de gaajuz, plait de graveries. Plaît de melirés, plait d’ayes,

Plait de blet, plait de moules,

Plait de delautes, plait de toutes ; Tant y a prevos el bedieaus.

Et tant baillis vies et nouveaux. Ne poons avoir ;>aix une bore, etc. 24. Verùm prœslantissimus regiœ aiirloritatis nervus eratsuprema itla curia feodalis, curia partum seu baronum Franciæ, qud verè Reges ( onstiluebanlur, ul in omnibus el singulis Franciæ partibus depravata corrigèrent, tyrannicos ausus comprimèrent, judicia reformarent, ecciesias defensarent, el plebium saluti consulerent. Si credimus Sugerio, diù antequam Ludovicus VI habenas regni capessivisset, neglectus fuerat ejusmodi curiarum usut. Ait enim : « Ludovicus itaque famosus • juvenis,... jam adultus, illusterel animotus fij

Servitium pl*

citi.

Bruuet, p,

181.

C^ngiuJ, V

Ptaêitum

Suprema

rurùe tcodalil

jura.

T.Xll.p.l»,