Page:Refort - Essai d’introduction à une étude lexicologique de Michelet, 1923.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21
exigences de la personnalité de l’écrivain

401, 439)[1] ; — asseoir, fonder (H. F., iii, 98). — Contrebandé (étayé, soutenu) (H. F., vii, introduction, 68). — Couchant[2] (H. F., x, 136). — Courir (le commerce)[3] (R. F., vi, 292). — A cri et à cor (H. F., x, 98). — Crochu (avare) (H. F., ix, 54). — Débotter (employé absolument) (H. F., x, 153). — Déchaîner (libérer, affranchir ; appliqué à l’industrie) (H. F., xvi, 193). — Décoration[4] (au sens de : ce qui peut orner, embellir, faire parade. Nous dirions plutôt : figuration) (H. F., xv, 18). — Décrire (mesurer) : « L’Angleterre tout entière fut mesurée, décrite » (H. F., ii, 157). — Défiler (raconter, faire passer devant les yeux) (H. F., ix, 194)[5]. — Dégasconner (employé absolument comme intransitif) (H. F., x, 106)[6]. — Dériver (hériter, tenir de quelqu’un, ressembler à…)[7] (H. F., xiii, 234). — Détour (tour)[8] (R. F., iii, 254-55). — Dévoué (réservé à…) (H. F., i, 35)[9]. — Dos (prendre à) (H. R., 293). — Egal (égalitaire) (R. F., vi, 159)[10]. — Enervation (affaiblissement)[11] (H. F., x, 209 ; xii, 129 ; xiii, 338 ; xv, 176, 194, 367 ; R. F., v, 221 ; vi, 445 ; vii, 94, etc., etc.) (les exemples sont innombrables, et l’emploi de ce mot devient une véritable marotte chez Michelet). — Enlever (élever)[12] (H. F., vii, introduction, 63). — S’ennuyer de (être ennuyé de) (R. F., ii, 496) ; se lasser de (R. F., iii, 254). — Etamine (vêtement) (H. F., ii, 108). — S’exprimer (sourdre, couler)

  1. « C’est vouloir régler l’inspiration, déterminer l’illumination, constituer le délire » (H. F., ii, 401). — « Constituer l’anarchie » (H. F., ii, 439).
  2. Le sens n’est pas clair ici. Cela ne peut signifier que ouest : « Il fit ferme au couchant de l’Eure, à Ivry, et attendit. » Ivry-la-Bataille est, en effet, dans une boucle de l’Eure et sur la rive gauche, donc au couchant.
  3. Ce n’est en réalité qu’une image, par extension du sens.
  4. Les rois ont un faible secret pour les hommes de décoration. Le favori de Louis XIII, on l’a vu, était un géant.
  5. « Il lui défila toute sa vie… » C’est aussi une image.
  6. « (Henri IV) avait extrêmement le goût du terroir et dégasconna lentement. »
  7. « Il (le duc de Bourgogne) dériva entièrement de sa mère. »
  8. « (la France)… fascinée alors de négociations captieuses, menaçantes tour à tour, éblouie et comme hébétée des tours, passes et détours que joueraient autour d’elle les singes de la diplomatie, elle tomberait la tête en bas, comme un oiseau étourdi, dans les pattes du renard. »
  9. C’est une sorte d’adaptation du sens latin : « Les prisonniers furent dévoués aux combats de gladiateurs. »
  10. « Du Dieu juste dérive une société juste, démocratique, égale. »
  11. Ce sens (action d’énerver) n’est plus usité dans la langue actuelle que dans certains emplois techniques. L’ancien français l’a employé au sens d’affaiblissement, mais très rarement en parlant d’individus.
  12. « L’ambition titanique de Brunelleschi, sa foi au calcul, lui firent croire que, sur des assises moins larges, il mettrait premièrement les voûtes énormes des Tarquins et par-dessus enlèverait le Panthéon à trois cents pieds dans les airs. » Godefroy cite un sens approchant (élever) en ancien français.