Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/128

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En 1578, Pierre La Rivey, poète champenois, a mis sur la scène le sujet du Mostellaria. Sa comédie est intitulée, les Esprits. Nous ne nous étendrons pas beaucoup sur cette pièce, qui nous paroît une mauvaise imitation des Adelphes et du Mostellaria, et qui ne nous semble pas mériter les éloges que lui donnent les auteurs de l’Histoire du Théâtre françois. Les mœurs y sont outragées avec une indécence que la licence du temps ne peut excuser. L’espèce de ruse employée par les valets demande de la part des vieillards beaucoup de crédulité : aussi dans Plaute et dans Regnard sont-ils très crédules ; mais dans La Rivey, cette crédulité est poussée à l’extrême, et au-delà des bornes de la vraisemblance. Rien n’égale l’imbécillité de Séverin. Quoiqu’il se méfie de Frontin, et qu’il l’accuse d’avoir débauché son fils, il croit néanmoins, sur la parole de ce valet, que sa maison est pleine de diables. Il fait venir un sorcier pour les conjurer ; Frontin contrefoit le diable, et répond pour lui. Cette scène extravagante aboutit à escroquer au vieil avare un diamant, sans que l’on sache, ni si le sorcier a expulsé les diables, ni si Séverin peut rentrer dans sa maison.

Le dénouement a cependant quelque ressemblance