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Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/228

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Faute de revenu, je vis de l’industrie,
Comme bien d’autres font ; selon l’occasion,
Quelquefois honnête homme, et quelquefois fripon.
J’ai servi volontaire un an dans la marine ;
Et me sentant le cœur enclin à la rapine,
Après avoir été dix-huit mois flibustier,
Un mien parent me fit apprenti maltôtier.
J’ai porté le mousquet en Flandre, en Allemagne ;
Et j’étois miquelet dans les guerres d’Espagne.

Albert

Voilà bien des métiers !
À part.
Du bas jusques en haut,
Cet homme me paroît avoir l’air d’un maraud.
Haut.
Que faites-vous ici ? Parlez.

Crispin

Je me retire.

Albert

Non, non ; il faut parler.

Crispin

à part.
Je ne sais que lui dire.

Albert

Vous me portez tout l’air d’être de ces fripons
Qui rôdent pour entrer la nuit dans les maisons.

Crispin

Vous me connoissez mal ; j’ai d’autres soins en tête.
Tandis que le hasard dans ce séjour m’arrête,
Ayant pour bien des maux des secrets merveilleux,