Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/125

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ainsi, permettez-moi d’exercer mon art (155) à votre service.

Vasantasenâ. — Mon ami, il ne vous faut servir que le maître pour lequel vous l’avez appris et aux ordres de qui vous étiez autrefois.

Le masseur, à part. — C’est une façon adroite de me tenir quitte. Comment pourrai-je donc lui témoigner ma reconnaissance ? (Haut.) Madame, le mépris qui s’attache au métier de joueur (156) me décide à me faire religieux buddhiste (157). Rappelez-vous donc, je vous prie, que le masseur adonné au jeu s’est voué à cette pieuse profession.

Vasantasenâ. — N’y mettez pas trop de précipitation.

Le masseur. — Madame, ma résolution est prise. (Il parcourt la scène.)

« Le jeu m’a fait prendre l’humanité en aversion (158) ; désormais (159) je passerai mon temps à suivre les grands chemins tête nue. »

(On entend du bruit dans la coulisse ; il prête l’oreille.) Tiens ! Qu’entend-on ?

Une voix dans l’espace. — Que dites-vous ? Un éléphant furieux servant aux amusements (160) de Vasantasenâ et nommé Stambhabhanjaka (161) vient de s’échapper.

Le masseur. — Il faut aller voir (162) ce