Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tachent, les ceintures ornées de perles se brisent (168) ainsi que les bracelets magnifiques sur lesquels les pointes des diamants enchâssés forment un réseau étincelant. »

Ensuite, en se précipitant à travers la ville d’Ujjayinî, qu’il avait bouleversée avec sa trompe, ses pieds et ses défenses comme un étang couvert de lotus épanouis où il se serait baigné, cet éléphant indomptable s’est trouvé en face d’un religieux mendiant (169). Il l’arrose d’une ondée sortie de sa trompe et le prend sur ses défenses après lui avoir cassé son bâton, sa cruche et son écuelle. Les témoins de cette scène se mettent à crier de nouveau : « Le religieux mendiant est mort ! »

Vasantasenâ, toute émue. — Ciel ! quel événement imprévu !

Karnapûraka. — Ne vous effrayez pas, Madame, et écoutez la suite de mon récit. L’apercevant qui traînait en l’agitant sa chaîne brisée (170) et qui portait entre ses défenses ce religieux mendiant, j’ai, moi Karnapûraka... je m’exprime mal, j’ai, moi l’esclave que vous nourrissez de pain de riz (171), fait un détour, hélé un greffier (172), apporté en toute hâte une barre de fer du marché et mis à mal le terrible éléphant.