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Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/128

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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Vasantasenâ. — Poursuis.

Karnapûraka. — « Ayant frappé impétueusement cet animal dont la taille égale celle d’un des pics du Vindhya (173), j’ai délivré le religieux mendiant qu’il portait sur ses défenses. »

Vasantasenâ. — Tu t’es admirablement conduit. Ensuite.

Karnapûraka. — Ensuite, Madame ? La population toute entière de la ville (car Ujjayinî ressemblait à un vaisseau inégalement chargé et dont un côté est sur le point de faire eau, s’est mise à crier : « Bravo ! Karnapûraka, bravo ! » Ensuite, Madame ? Un des spectateurs, après avoir vainement tâté sur lui aux endroits où se portent les bijoux, leva les yeux au ciel, poussa un profond soupir et me jeta ce manteau (174).

Vasantasenâ. — Assure-toi, Karnapûraka, s’il n’est pas parfumé de jasmin.

Karnapûraka. — L’odeur de la liqueur que distillaient les tempes de l’éléphant m’empêche de sentir autre chose en ce moment.

Vasantasenâ. — Regarde s’il ne porte pas un nom.

Karnapûraka. — En voilà un, en effet ; vous pouvez le lire (175), madame. (Il lui tend le manteau.)

Vasantasenâ, lisant. — Chârudatta ! (Elle