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XI
PRÉFACE.

clure, avec une probabilité d’autant plus grande que beaucoup de raisons secondaires justifient cette conclusion, que notre drame est antérieur à cette date.

D’autre part, les fréquentes citations que fait Samsthânaka de personnages et d’épisodes appartenant au Mahâbhârata et au Râmâyana sont la preuve évidente que le Chariot de terre cuite est postérieur à ces deux grands poëmes. Cette donnée est, à la vérité, bien vague ; non-seulement on ne connaît pas l’époque précise où ces poëmes ont été rédigés sous leur forme actuelle, mais il est même très-vraisemblable qu’ils ont passé par plusieurs ébauches successives dans lesquelles figuraient déjà les personnages et les épisodes en question avant de remplir le cadre définitif dans lequel ils nous ont été transmis. Toutefois, un passage curieux de notre drame nous met à même de faire abstraction de cette probabilité embarrassante. Au dixième acte, un des chândâlas qui doivent supplicier Chârudatta le croit découragé et s’efforce de réveiller son énergie morale en lui rappelant que le corps n’est qu’un vêtement dont l’âme se dépouille de temps à autre, et que l’homme ne meurt que pour renaître. L’analogie de cette situation et des remarques qu’elle inspire au