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Page:Regnaud - Le Rig-Véda et les origines de la mythologie indo-européenne, 1892.djvu/16

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Mais combien pourtant cette nouvelle hypothèse paraîtra vraisemblable si l’on réfléchit que les libations du sacrifice, à moins d’être destinées à l’éteindre, ne pouvaient servir qu’à rallumer et à l’entretenir, et que, étant donné l’absurdité de la première alternative, la seconde prend un caractère pour ainsi dire impératif ? Combien aussi se justifient par là les nombreuses et profondes modifications en matière d exégèse védique, qui seront la conséquence forcée de ce changement de perspective !

De même, au point de vue de l’interprétation hymnes, on m’accordera sans peine, je l’espère, qu’il n’y a rien d’essentiellement extraordinaire ou illogique dans la position que j’ai prise entre MM. Max Müller, Kuhn, Roth et Bergaigne, d’une part, et MM. Oldenberg, Pischel-Geldner et Bloomfield, de l’autre. Alors que les premiers expliquent le Véda par une hypothèse mythologique qui lui est antérieure et extérieure, et que les seconds font appel pour le même but à des documents moins anciens que ceux dont il s’agit de trouver le mot, je considère les textes des hymnes comme originaux dans toute la force du terme et j’y puise directement les éléments d’interprétation que ceux-là demandent à leur imagination et ceux-ci à des documents équivoques, — les uns et les autres à des données étrangères au domaine réel et propre des idées védiques.

Les théories nouvelles excitent invinciblement la défiance, et je tenais a présenter ces circonstances atténuantes de l’aspect novateur des miennes.

Je passe maintenant à l’exposé rapide des principales observations qui m ont guidé dans l’établissement de la méthode requise pour l’explication du Rig-Véda.