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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/398

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384 PROBABILITY AND INDUCTION

la classe de solutions) est entièrement déterminée par le problème donné. Si une solution quelconque nous est présentée, nous pouvons décider sans ambiguïté et uniquement à l’aide d’opérations déductives si elle est correcte ou non. La manière dont nous trouvons la solution, cependant, reste en grande partie dans l’obscurité inexplorée de la pensée productive et peut être influencée par des considérations esthétiques, ou un « sentiment d’harmonie géométrique ». Les rapports de grands mathématiciens montrent que les considérations esthétiques peuvent jouer un rôle décisif dans la découverte de grands théorèmes mathématiques. Pourtant, en dépit de ce fait psychologique, personne ne proposerait une théorie philosophique selon laquelle la solution des problèmes mathématiques est déterminée par des points de vue esthétiques. La relation objective des entités données à la solution et la manière subjective de la trouver sont clairement séparées pour les problèmes de caractère déductif ; nous devons apprendre à faire la même distinction pour le problème de la relation inductive des faits aux théories.

Il y a des cas, il est vrai, où une décision claire quant à la théorie la plus favorable ne peut être obtenue parce qu’il y a plusieurs théories avec des poids égaux indiqués par les faits. Cela ne signifie pas que le principe inductif nous soit défavorable ; au contraire, un grand nombre de théories est toujours exclu par ce principe. Mais parmi les poids du reste admissible, il se peut qu’il n’y ait pas de maximum, ou un maximum si faible qu’il ne peut être considéré comme fournissant la base d’une décision claire. Dans ces cas, que nous pouvons appeler des cas de décision différentielle[1], différents hommes de science décideront pour des théories différentes,

  1. Cette appellation a été choisie par analogie avec le terme « diagnostic différentiel » utilisé par les médecins, pour désigner un cas où les symptômes observés de la maladie indiquent plusieurs maladies comme origine possible, mais ne permettent pas de trancher entre les membres de ce groupe, à moins que certains nouveaux symptômes ne soient observés. Ce diagnostic différentiel est, logiquement, un cas particulier de notre décision différentielle.