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Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/43

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§ 4. CHESS LANGUAGE 29

Posons maintenant la question de l’application des deux premiers prédicats des propositions, la signification et la valeur de vérité. La simplicité de notre exemple nous permet de découvrir un lien étroit entre ces deux prédicats : les phrases données de notre langue ont une signification parce qu’elles sont vérifiables comme vraies ou fausses. En effet, si nous acceptons l’ensemble de symboles « Cc3 » comme une phrase, c’est uniquement parce que nous pouvons contrôler sa vérité. « Cc3 » resterait une phrase dans notre langue même s’il n’y avait pas de chevalier sur c3 ; il s’agirait alors d’une phrase fausse, mais d’une phrase quand même. En revanche, un groupe de symboles

Ccg

serait dépourvu de sens car il ne peut être déterminé comme vrai ou faux. Il ne s’agit donc pas d’une proposition, mais d’un ensemble de signes dépourvus de signification. Un ensemble de signes dépourvu de sens se reconnaît au fait que l’ajout du signe de négation ne le transforme pas en une phrase vraie. Appliquons le signe ∼ pour la négation ; alors l’ensemble

Ccg

est aussi vide de sens que le précédent. Une phrase fausse est cependant transformée en phrase vraie par l’ajout du signe de négation. Ainsi, s’il n’y a pas de chevalier sur la case c3, l’ensemble des symboles

Cc3

serait une phrase vraie.

Ces réflexions sont importantes car elles montrent une relation entre la signification et la vérifiabilité. Le concept de vérité apparaît comme le concept premier auquel peut être ramené le concept de signification ; une proposition a une signification