Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/39

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qu’on ne m’empêchât de réaliser mes vœux : mon oncle pouvait me rappeler, m’ordonner quelque chose, ne pas vouloir que je m’éloignasse de la maison ; car s’il me permettait le dimanche de courir dans les champs, il ne voulait pas que je me promenasse en bateau, et me l’avait défendu de la manière la plus positive.

Il en résulta qu’au lieu de suivre l’avenue et d’aller par la grande route, je pris un sentier qui me conduisit au rivage en faisant un détour.

Je ne rencontrai personne de connaissance, et j’arrivai sur la grève sans avoir été vu par aucun de ceux que mes démarches pouvaient intéresser.

En arrivant à l’endroit où les bateaux d’Henry étaient toujours amarrés, je vis tout de suite que la yole était prise ; mais il restait le petit canot qui était à mon service. C’était ce que je désirais ; car précisément, ce jour-là, j’avais formé le dessein de faire une grande excursion.

J’entrai dans l’esquif ; probablement on ne l’avait pas employé depuis quelques jours, car il y avait au fond une assez grande quantité d’eau ; mais je trouvai par bonheur un vieux poêlon qui servait d’écope à Henry, et après avoir travaillé pendant huit ou dix minutes, mon batelet me parut suffisamment asséché pour ce que j’en voulais faire. Les rames étaient sous un hangar attenant à la maison d’Henry Blou, située à peu de distance ;