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CHAPITRE XIII

Suspension


Malgré cela, j’avais conservé toute ma présence d’esprit, et je cherchai un nouveau moyen de me maintenir au-dessus des vagues. Il m’était facile de déboutonner ma vareuse, de grimper au haut du mât, et de refermer mon habit comme je l’avais fait d’abord. Mais la grosseur du poteau n’était pas uniforme, elle était moindre vers son extrémité qu’à la base, et je serais bientôt redescendu au point où je me trouvais alors. Si j’avais eu un couteau pour y faire une entaille, ou seulement un clou pour y accrocher ma vareuse ! Hélas ! je n’avais ni l’un ni l’autre. Et cependant je me trompais, j’en eus bientôt la preuve : à l’endroit où la barrique posait sur le poteau, celui-ci formait brusquement une espèce de fiche qui traversait la futaille ; il en résultait une sorte de mortaise, laissant un vide assez léger, il est vrai, entre elle et son couronnement vide qui pouvait me permettre d’y suspendre