Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/89

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ma veste, et me donner ainsi le moyen de ne pas glisser le long du poteau.

Que cela dût réussir ou non, il fallait essayer ; ce n’était pas l’heure de se montrer difficile en matière d’expédients, et je n’hésitai pas une seconde à tenter l’ascension.

Je parvins facilement à mon but, j’y trouvai l’échancrure dont j’avais gardé le souvenir ; mais impossible d’y engager ma vareuse ; et redescendu à l’endroit que je venais de quitter, j’eus de nouveau à subir la douche amère qui devait finir par me noyer.

Mon insuccès était facile à comprendre : je n’avais pas tiré assez haut le collet de ma veste, et ma tête avait empêché qu’il n’atteignît l’endroit où je voulais l’assujettir.

Me voilà regrimpant avec une nouvelle idée ; j’espérais, cette fois, pouvoir fixer quelque chose à l’entaille du poteau, et parvenir à m’y suspendre.

Qu’est-ce que cela pouvait être ? Le hasard voulait que j’eusse pour bretelles deux bonnes courroies de buffle, et non pas de la drogue que vendent pour cet usage les marchands d’aujourd’hui. Sans perdre de temps, soutenu par ma vareuse, je détachai lesdites bretelles, et prenant bien garde de les laisser tomber, je les nouai toutes deux ensemble, ayant grand soin d’y employer le moins possible de ma courroie, dont chaque centimètre était d’une valeur inappréciable.