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LE CHEVAL SAUVAGE.

Je promenai mes regards sur toute l’étendue de la prairie, quoiqu’il m’eût suffi déjà d’un seul coup d’œil pour me rendre compte de la situation. La prairie était, je le répète, unie comme une table rase, sans rochers, sans arbres, sans arbustes, sans broussailles. L’herbe était si courte qu’elle s’élevait à peine de deux pouces au-dessus du sol. Une couleuvre aurait eu de la peine à s’y cacher. Mais un cheval ? Qu’était-il devenu ? J’étais, je vous l’avoue franchement, saisi d’un indicible sentiment d’effroi, et dans le même moment je sentais ma jument tressaillir.