Aller au contenu

Page:Reid - Le Cheval sauvage, 1888.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
LE CHEVAL SAUVAGE.

nous recommençâmes l’opération ; et le procédé ainsi répété de mille en mille nous conduisit vers midi jusqu’à un bois entrecoupé d’allées et de pelouses. Nous marchâmes près d’une demi-heure dans l’épaisseur du taillis, et nous arrivâmes au bout d’un mille à l’entrée d’une prairie qui différait visiblement de la plaine que nous avions laissée derrière nous. Elle appartenait à ce genre de pampas que dans la langue des chasseurs on désigne sous le nom de « prairie fleurie », parce qu’au lieu d’être couverte d’herbes, elle est semée de fleurs et d’arbustes florissants. Au lieu de la traverser, nous en longeâmes la lisière et nous atteignîmes peu de temps après un ruisseau. Nous n’avions, à vrai dire, pas fait beaucoup de chemin, mais mes guides craignaient qu’en espaçant trop nos étapes, la fatigue de la course ne me donnât la fièvre ; ils décidèrent donc de camper en cet endroit, d’y passer la nuit et de ne reprendre notre voyage que le jour suivant. On attacha les chevaux au bord du ruisseau, après leur avoir enlevé leurs selles. Ruben alla à la chasse, Garey à la pêche, tous deux me laissant prendre un repos dont j’avais encore bien besoin. Un daim tué par Ruben et les poissons pris par Garey nous firent un excellent souper ; et après avoir passé toute la nuit à dormir d’un sommeil paisible, je me levai le lendemain matin, complètement rétabli.

Nous déjeunâmes des restes du daim, nous sellâmes nos chevaux et nous nous dirigeâmes vers une haute colline qui dominait la plaine. Mes compagnons connaissaient bien la topographie de cette région. Nous devions longer le pied de cette colline, pousser une dizaine de milles plus loin et arriver enfin au but de notre course. J’avais souvent considéré cette hauteur de ma terrasse, qui me servait généralement d’observatoire ; et comme sa configuration m’intéres-