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XII

UN RENFORT


Parvenus à l’autre bord du plateau, nous rattachâmes la lanière à un arbre. Ruben, qui était le plus léger et le plus leste de nous trois, devait descendre le premier. Nous lui liâmes la courroie solidement autour de la taille, et le vieux trappeur glissa le long de la paroi, tandis que Garey et moi nous laissions couler doucement le lasso.

Nous avions lâché à peu près les trois quarts de notre corde, et déjà nous nous félicitions du succès de notre expérience, lorsqu’à notre grande épouvante, la courroie cessa brusquement de se tendre et ressauta avec une secousse qui nous jeta tous les deux sur le dos. Dans le même instant, nous entendîmes un craquement, suivi d’un cri perçant. Nous bondîmes sur nos pieds et nous nous empressâmes de tirer la corde à nous : elle était légère comme une ficelle et remonta sans difficulté. La chose était claire : la courroie était rompue et notre pauvre camarade avait fait une chute effroyable. Saisis de terreur, nous nous agenouillâmes, nous rampâmes jusqu’au bord extrême du plateau, nous nous penchâmes à mi-corps par-dessus, au risque de nous précipiter nous-mêmes dans le vide. Nous plongeâmes les yeux dans l’espace qui s’étendait au-