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CHAPITRE DEUXIÈME

prochain et surtout à mettre en lumière les avantages qui en résulteraient, non seulement pour nous, mais pour toute l’Europe.

J’eus souvent l’occasion de constater que plus le Prince recueillait d’hommages sur ses pas, plus l’opinion publique lui devenait favorable en Russie. Je m’étonnais même de la rapidité avec laquelle cette transformation s’accomplissait. Je n’entendais plus prononcer derrière moi des mots qui me blessaient dans les premiers temps de mon arrivée. Le ton de la conversation était changé, il devenait sérieux ; quelquefois je surprenais des personnes discutant quel serait le nom que prendrait le Prince en montant sur le trône.

On avait déjà arrêté la marche à suivre dans cette éventualité.

Le chargé d’affaires de Russie à Paris, pendant l’absence de M. de Kisselef qui devait durer quatre mois, avait reçu l’ordre, dans le cas où une communication officielle du rétablissement de l’Empire lui serait notifiée, de répondre qu’il en devait référer au comte de Nesselrode.

Ces allées et venues permettraient à la Russie de connaître les dispositions des autres États de l’Europe à cet égard ; elle profiterait de son éloignement pour répondre la dernière dans ce sens