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CHAPITRE TROISIÈME

conditions qui lui sont faites. Je sais aussi que M. de Nesselrode lui-même considère cette solution comme la meilleure. J’ai donc lieu de craindre que le but secret de la Russie ne soit de rendre inacceptables les conditions que l’on fera au prince Adalbert pour augmenter les chances de la candidature qui lui conviendrait le mieux. Cependant j’ai confiance dans l’appui du Prince Président, qui a déjà été si bon pour nous, et j’espère qu’il fera triompher ses vues, qui sont aussi les nôtres. »

L’ayant interrogé sur les dispositions du prince Adalbert à l’égard de sa conversion immédiate, si instamment demandée par la Russie, M. de Bray me répondit :

« Il y a deux difficultés à ce que la conversion se fasse de suite. D’une part, le roi Othon et la reine Amélie craignent que si le prince Adalbert embrassait sans délai la religion grecque et se rendait à Athènes, les sympathies du peuple ne se portent sur lui et ne produisent un mouvement fâcheux. D’autre part, le prince Adalbert ne trouve point convenable, s’il devait rester en Bavière, de suivre le rite grec en pays catholique. En attendant, ce prince est résolu à se marier le plus tôt possible et à faire élever ses enfants dans la religion grecque. Son choix n’est pas encore arrêté ; il se montre difficile et hésite entre une duchesse de