de ſonger au Mariage, devenus riches
tout-à-coup ou par des gains
immenſes qu’ils avoient faits en ſervant
les malades, en portant les morts
des maiſons à la Rûë, & dans les Places
publiques, & ſouvent par des
voïes plus courtes & plus aiſées, ou
enfin par la mort d’une ou de pluſieurs
familles, auxquelles ils ne tenoient
que par quelque degré de parenté
fort éloigné, ſe virent d’abord
en état d’être recherchés. Quantité
de filles de tout âge, autant embarraſſées
de leur état que d’un bien conſiderable
dont elles viennent d’hériter
par la mort de tous leurs Parents,
ne croïent pas avoir de meilleure reſſource
que celle d’un Mari, qui les
débaraſſe bien-tôt de l’un & de l’autre,
& ſurtout celles que quelque
difformité naturelle rendoit le rebut
de leur famille, & qui avant leur
mort ne devoient ſe promettre que
le Couvent pour partage. Car c’étoit
ſouvent ces ſortes de filles qui avoient
ſurvêcû à toute la famille. Des jeunes
Gens, que la crainte d’un Pere avoit
empêché juſqu’alors de contracter
un Mariage peu ſortable, affranchis
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Relation Hiſtorique