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Relation Hiſtorique


decins n’auroient pas ſuffi.

A peine ont-ils viſité un ou deux jours les malades, qu’ils vont d’eux-mêmes déclarer aux Magiſtrats qu’il n’y avoit point à ſe flater, que la maladie qui regnoit, étoit veritablement la peſte, & la peſte même la plus terrible qui eût paru de long tems. Ils ſe réuniſſent tous Medecins & Chirurgiens en un même ſentiment, & aucun d’eux ne dit que ce fût une fiévre maligne cauſée par les mauvais alimens & par la miſere, comme l’Autheur du Journal imprimé le leur fait dire. Leur ſentiment a toûjours été le même, ils n’ont jamais varié là-deſſus, & l’évenement ne les a que trop juſtifiés. Importunés par la curioſité des Citoyens, ils ne crurent pas devoir refuſer de la ſatisfaire. Aſſurés du fait par eux-mêmes, ils ne hazardoient rien dans cette déclaration ; elle ne pouvoit cauſer aucun trouble dans la Ville ; le fils de Mr. Peiſſonel l’y avoit déja mis, & Mrs. Sicard pere & fils, qui avoient vû les premiers malades dans leur quartier de la Miſericorde, ſe plaignant qu’on n’avoit pas ajoûté foi à