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haut, le tiroir, qu’elle ne peut presque pas voir dedans et qu’elle doit grawer à la vire pour trouver ses cennes.

Il est bin prôpe avou, dit mon oncle, deux ou trois fois ; mais il faut que j’aille me montrer bien vite à Trînette qui est dans le fournil ici à côté. J’ouvre la porte et je reste sur le seuil sans rien dire ; elle remarquera bien que…

Mais il fait assez noir dans le fournil et Trînette fait justement une payeie pour les bêtes avec des pommes de terre, des morceaux de pétraves et du laton qu’elle mêle avec un pailot dans un côpé.

— Trînette ! que je crie alors, en poussant mon ventre en avant pour qu’elle voie…

Elle devine bien, à ma figure, qu’il y a quelque chose d’arrivé, mais elle ne sait pas quoi. Mais je frappe fort avec mes deux mains sur ma poitrine…

Binamé bon Diu don, qui v’s’estez gaïe et bin r’netti. Vinez on po cial qui ji v’rilouque !

Je ne peux mal d’aller tout près d’elle pour m’abîmer. Je rentre vite dans la place et ma tante barbote déjà, à cause du paletot.

Vos y loukerez savez vireux, et gare à voss sogne si vo l’kitapez maie ! Et elle me donne déjà une calotte. Pendant que je frotte avec ma main sur ma tête pour faire aller le mal un peu de tous les côtés et pour que ça ne pique plus, ma tante arrache l’étiquette qui était restée à la manche ; elle la déchire à tout petits morceaux, puis elle va les jeter