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Page:René Guénon - Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion.djvu/70

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devant les tribunaux, et à traiter de « mensonges », maintenant qu’elle était au loin, les révélations des Coulomb[1] ; et les « phénomènes » cessèrent à peu près complètement, tandis qu’ils s’étaient produits en abondance durant le séjour qu’elle avait fait en Europe au cours de l’année précédente[2].

À ce propos, nous devons dire que certains croient qu’il n’est plus question aujourd’hui, dans le théosophisme, de ces phénomènes occultes qui tinrent une si grande place dans ses débuts, soit parce qu’on aurait fini par se désintéresser de leur étude, soit parce qu’ils ne servaient au fond qu’à attirer des adhérents (Mme Blavatsky elle-même leur attribuait ce rôle, au dire de la comtesse Wachtmeister)[3] et qu’on pourrait désormais se passer d’y avoir recours pour cet usage. En réalité, si les mésaventures de Mme Blavatsky ont mis fin aux exhibitions tapageuses, parce qu’elles n’avaient que trop montré combien certaines maladresses sont dangereuses pour la réputation de leurs auteurs, les théosophistes n’en ont pas moins continué à s’occuper du « développement des pouvoirs latents de l’organisme humain », et tel a toujours été le but essentiel de la « section ésotérique », appelée aussi « École théosophique orientale ». Voici un extrait de la déclaration de principes de la Société Théosophique (assez différente de la première déclaration de New-York) qui en donne la preuve : « La Société Théosophique a pour but : 1° de former le noyau d’une fraternité universelle, sans distinction de sexe, couleur, race, rang, credo ni parti ; 2° d’encourager l’étude des littératures, religions et sciences âryennes et orientales ; 3° d’approfondir les lois inexpliquées de la nature et les pouvoirs psychiques latents chez l’homme. Les deux premiers de ces objets sont exoté-

  1. Voir la protestation, datée du 14 janvier 1886, qu’elle fit insérer dans une brochure de Sinnett intitulée The Occult World phenomena and the S. F. P. R.—Voir aussi un article intitulé Juges ou calomniateurs ? qu’elle publia un peu plus tard dans le Lotus (juin 1887).
  2. Voir Le Monde Occulte, postface du traducteur, pp. 327-349.
  3. Reminiscences of H. P. Blavatsky, ch. viii.