Page:René de Pont-Jest - Divorcée.djvu/229

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devoir de se joindre à moi. Du reste, il a l’honneur de vous connaître.

— C’est vrai, nous sommes même un peu parents. Je me souviens qu’à une époque plus heureuse, j’ai eu le plaisir de le recevoir à Courlande.

— Quant à M. Meyrin, je crois savoir où le trouver. Mais, j’y pense : s’il nous demande, à nous, quelques explications ?

— J’espère qu’il vous comprendra à demi-mot. S’il en arriva autrement, vous pourrez lui affirmer que je ne reculerai devant aucune provocation, quelque scandale qui puisse en résulter. Cet homme m’a fait jadis le plus sanglant outrage ; il m’a convenu d’attendre jusqu’à cette heure pour lui en demander réparation, voilà tout !

— J’ai bien saisi.

— Encore merci, mon cher compte, et à bientôt, n’est-ce pas ?

— Le temps de voir Zamoïeff et de nous rendre chez M. Meyrin, qui doit demeurer aux environs de la porte Pia. Si vous rentrez à la Minerve, nous vous y rejoindrons aussitôt notre mission remplie.

— Oui, je retourne à l’hôtel. Alors, à tout à l’heure !

Ces derniers mots échangés, le prince prit congé du comte Panen et sortit du palais Feoli.

Moins de deux heures plus tard, à la Minerve, un valet de pied annonçait à Pierre Olsdorf les deux visiteurs qu’il attendaient.

Il alla vivement au-devant d’eux et tendit la main au baron Zamoïeff, en le remerciant de vouloir bien lui servir de second témoin.

Le gentilhomme russe répondit affectueusement à cette étreinte, et le premier secrétaire prit aussitôt la parole.

— Mon cher prince, dit-il, en se plaçant sur un divan avec son collègue de l’ambassade, nous n’avons eu aucune peine à trouver M. Paul Meyrin, que nous connaissons un peu tous deux. Il était dans son atelier de la via Venti Settembre, tout près de la porte Pia. Je lui ai fait part du but de notre visite, et je dois vous avouer qu’il est demeuré stupéfait un instant. Tout d’abord, il ne com-