Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/148

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Et serrant affectueusement la main de Richard, M. de Martry s’élança avec une vivacité de jeune homme vers la porte de la rue.

Dans le coupé arrêté en face de la maison, il aperçut le créole. Bien qu’il fût fort pâle, rien qu’au portrait que lui en avait fait Gabrielle, il l’eût reconnu, sans la carte par laquelle il s’était fait annoncer.

— Que diable peut-il être arrivé de nouveau, pensait l’officier de marine, pour que le futur mari de mademoiselle Berthier vienne chez son ancien amant ? En tout cas, il ne faut pas que ces deux hommes se rencontrent. Où en seraient-ils en ce moment, si je ne m’étais pas trouvé là ?

Ces réflexions l’ayant mené jusqu’auprès de la voiture, il salua le jeune homme en demandant :

— M. du Longpré ?

— Oui, monsieur, répondit Paul, fort étonné. À qui ai-je l’honneur de parler ?

N’ayant pas pris un seul instant son interlocuteur pour Richard Berney, il ne comprenait pas qu’à la place du domestique qu’il attendait, cet étranger se présentât.

— Monsieur, reprit M. de Martry sans se nommer, j’ai commis l’indiscrétion d’arrêter au pas-