Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/169

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Le jour même, le commandant fit part à la jeune femme de ce qui s’était passé entre M. du Longpré et Me Dumarest. mais Gabrielle resta intraitable ; elle ne voulait rien de l’homme dont elle n’avait envié que le nom. À l’égard de la reconnaissance projetée de son enfant par son père, elle ne se prononça pas, mais ses lèvres esquissèrent un mauvais sourire qu’elle sut dissimuler à M. de Martry.

La semaine suivante, mademoiselle Berthier rejoignit sa mère à Wiesbaden, où elle demeura toute la saison et fut fort entourée, car, chaque jour, pour ainsi dire, elle retrouva, dans la population flottante de cette station, des amis d’autrefois.

Pendant ce temps-là, M. du Longpré s’était absenté avec son oncle et Blanche ; il était allé passer deux mois en Normandie sur les bords de la mer, mais cette absence ne lui avait pas donné l’oubli ; son cœur saignait comme au premier jour.

Quant à Richard, par miracle, l’écho parisien qui avait si bien renversé l’échafaudage conjugal de Gabrielle n’était pas venu jusqu’à lui, et il avait continué à voir de temps en temps M. de Martry, qui, par affection et prudence, tenait à ne pas le perdre de vue.