Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/209

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n’hésitent pas toujours à serrer les mains de celui qui le vole.

Cependant Richard, qui n’avait pas encore rompu avec tout respect humain, souffrait cruellement de ces partages auxquels il était condamné, et s’il oubliait parfois ses tortures morales dans les bras de Gabrielle, lorsque, capricieuse ou blasée, elle redevenait pour lui maîtresse dominatrice et irrésistible, souvent aussi il s’éloignait le cœur bourrelé de remords et l’esprit obsédé par des pensées sinistres.

M. de Martry, qui habitait toujours Paris, l’avait rencontré dans un de ces moments terribles, et le prenant en pitié, il s’était rapproché de lui, ce dont le jeune peintre était profondément reconnaissant.

L’ancien officier de marine n’était revenu sur le passé que pour rappeler à Richard ce qu’il lui avait prédit, mais il n’avait pas eu beaucoup à faire pour que l’artiste rougit de la mauvaise action dont il s’était rendu coupable envers M. du Longpré. Malheureusement le mal était irréparable. Il était, de par la loi, le père de cet enfant qui n’était pas à lui, que d’ailleurs il ne voyait jamais.

Mademoiselle Berthier, en effet, dont la mère