Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/218

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de sa mère. Puisque tu lui as volé son père, remplace-le de ton mieux.

Tout se passa ainsi pendant deux ans, et M. Berney n’avait revu Gabrielle que deux ou trois fois, à Bade et à Nice, lorsque la jeune femme arriva tout à coup à Paris.

Le prince Romanoff ayant dû s’absenter pour aller visiter ses mines de l’Oural, et cette absence devant durer près d’un mois, mademoiselle Berthier en avait profité pour venir passer huit jours à Paris, mais dans le plus complet incognito.

Richard pensa que ce voyage était en son honneur, et sa joie fut immense. En un instant, il oublia toutes ses tortures, en se retrempant dans sa honte.

La vérité, c’est que Gabrielle voulait s’assurer de la solidité du terrain où elle espérait bien trôner de nouveau un jour ; c’est qu’elle voulait savoir si le silence s’était fait enfin sur l’affaire Daubray, qui l’avait si complètement compromise.

Depuis six mois au moins, il n’en était plus question, et mademoiselle Berthier fut bientôt certaine qu’elle pourrait, dès qu’elle le voudrait, faire sa rentrée triomphale dans ce monde galant où elle n’avait pas été remplacée.