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des visites que reçoit ma fille et de ses sorties.

— Mademoiselle Jeanne ne sort jamais qu’avec nous, madame, observa l’institutrice, et M. Richard Berney ne vient guère à la maison que tous les deux ou trois mois.

— Je le sais, mais il pourrait se faire que, d’ici peu, quelques personnes vinssent voir ma fille et l’emmenassent promener. J’ai autorisé certains de mes amis à agir ainsi. Seulement, ainsi que je viens de vous le dire, je désire être informée de ces sorties et de ces visites. Je serais heureuse de recevoir, en même temps que ces renseignements, des nouvelles de la santé et des progrès de ma fillette. Si vous voulez me rendre ce service, mais entre nous, tout à fait entre nous, vous me permettrez de vous offrir cent francs par mois. Laissez-moi vous exprimer d’avance ma gratitude.

En disant ces mots, mademoiselle Berthier glissait dans la main maigre et sèche de mademoiselle Bernardin deux billets de cent francs, qu’elle avait pris dans un élégant petit portefeuille bourré de billets de banque.

Les yeux ternes de la vieille fille eurent un éclair de convoitise, et elle balbutia un remercîment, en promettant à la mère de Jeanne de lui écrire tous