Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/245

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chose à dire contre Gabrielle, vu le monde auquel elle appartenait.

De plus, si de nouveau il se brouillait tout à fait avec la mère de Jeanne, il n’en obtiendrait rien, se ferait fermer sa porte, et ne pourrait ainsi rendre aucun service à son malheureux ami.

Convaincu de toutes ces vérités, il fit alors contre mauvaise fortune bon cœur, et, tendant la main à Gabrielle, il lui dit :

— Vous êtes décidément très forte. Eh bien ! maintenant qu’allez-vous devenir ? Vous vous réinstallez à Paris ?

— Complètement, mais pas immédiatement. J’ai rêvé une foule d’améliorations pour mon hôtel, et comme j’ai les maçons en horreur, je vais leur livrer ma maison pendant quatre ou cinq mois.

— Où irez-vous ?

— À Nice et un peu en Italie. Les cinq années que je viens de passer en Russie m’ont donné soif de soleil et de liberté. Je partirai dans une quinzaine de jours, car, avant de m’éloigner, je veux réunir quelques intimes pour leur annoncer la prochaine réouverture de mon hôtel. Oh ! une petite sauterie bien innocente. Vous viendrez, n’est-ce pas ? Ne craignez rien, je ne vous compromettrai