Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus : je vais être un modèle de sagesse. D’ailleurs je dois vous l’avouer, et cela va vous faire rire, de la part d’une vieille femme comme moi, je suis redevenue amoureuse de Richard. Le pauvre garçon ! je l’ai fait assez souffrir, depuis cinq ans surtout, pour que l’heure des compensations soit arrivée. Nous partirons ensemble.

— Et votre fille, qu’en ferez-vous ?

— Je l’emmènerai.

— Avec Richard ?

— Eh bien ! est-ce que Richard n’est pas son père ?

— Ah ! c’est vrai !

— Vous savez, mon cher ami, que tout cela finira un beau jour comme un vaudeville de Scribe, par un mariage.

Tous ces projets, que mademoiselle Berthier énumérait comme choses déjà faites, épouvantaient M. de Martry. Ses yeux fixés sur le visage souriant de la jeune femme, il ne savait que répondre.

— Ah çà, reprit-elle, en quoi tout cela vous étonne-t-il aussi fort ?

— C’est que vous me paraissez oublier quelqu’un, répondit enfin le commandant.

— Qui donc ?