Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/247

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— M. du Longpré.

— M. du Longpré ! Oui, je vous avoue que je n’y songe guère, ou plutôt que je n’y songe pas du tout. Oh ! si cela lui plaît tant soit peu, qu’il vienne à mon bal ! Ce sera pour lui une excellente occasion d’admirer Jeanne. Vous savez que c’est vraiment la plus ravissante fillette qu’il y ait au monde.

— Vous êtes deux fois folle, Gabrielle. D’abord, je doute fort que M. du Longpré ait la curiosité de franchir le seuil de votre hôtel.

— Qui sait ?

— Et j’espère bien que vous n’allez pas commettre la faute de présenter votre fille à vos amis.

— Pardon ! ce serait une faute si Jeanne avait dix-huit ans, mais comme elle en a douze à peine.

— Qu’importe ! sa place n’est pas dans votre salon.

Mademoiselle Berthier était devenue subitement sérieuse.

— Tenez, Martry, reprit-elle après un instant de silence, jouons une fois de plus cartes sur table, mais sans nous brouiller. C’est M. du Longpré qui vous envoie.

— Pourquoi supposer cela ?