Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/258

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celui de m’aimer encore. Tu sais ce dont nous sommes convenus : après cette fête, qui sera ma rentrée officielle à Paris, nous partirons pour l’Italie, et, à notre retour, tu trouveras un atelier dans ce quartier, afin que nous soyons moins loin l’un de l’autre. Puis tu te remettras au travail. On dirait vraiment que maintenant que tu le tiens, ce bonheur pour lequel tu aurais tout donné, il t’épouvante.

— C’est que j’ai peur qu’il ne m’échappe un jour de nouveau, murmura le peintre en s’agenouillant devant sa maîtresse.

— Fou ! mille fois fou ! dit-elle en attirant sur son épaule la tête de Richard et en appuyant chacun de ses mots d’un baiser. Je t’aime ! je t’aime ! je t’aime ! Cela te suffit-il ?

Une fois de plus dompté, le malheureux ferma les yeux pour être tout entier à cette étrange ivresse des sens, dans laquelle Gabrielle le plongeait pour ainsi dire à sa volonté.

Mademoiselle Berthier ne s’était pas trompée à l’égard des intentions de l’ancien officier de marine.

Comprenant que Richard était retombé sous le joug, car dès le lendemain il avait acquis la certitude que le peintre ne quittait plus l’hôtel des Champs-Élysées, M. de Martry avait renoncé à