Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/281

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méritait si bien ; mais cela ne dura qu’une seconde, et elle répondit froidement :

— Soit encore !

— Ce n’est pas tout, reprit M. du Longpré ; le lendemain de notre…

— De notre mariage, ayez donc le courage de le dire.

— Oui, de notre mariage, nous quitterons Paris pour aller vivre à l’étranger.

— J’accepte.

— À ces conditions-là, je vous jure de vous donner mon nom dans un mois, si, loyalement, légalement, sans faux-fuyants, de l’avis de mon notaire, je puis légitimer Jeanne en vous épousant.

— C’est convenu !

— Je n’ajouterai qu’un mot à ce marché que vous m’imposez, c’est que vous m’avez forcé d’étudier ce Code qui vous est si familier, et que j’y ai lu dans quel cas l’époux est excusable du meurtre de sa femme. Puisque vous avez foi en ma parole, gravez bien dans votre mémoire ce second serment que je fais : celui d’user impitoyablement de mon droit si vous manquez jamais à vos devoirs.

Ces mots avaient été prononcés avec une telle fermeté que M. de Martry fut réellement effrayé de la sanglante prédiction qu’ils semblaient ren-