Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/291

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pas d’elle. Médiocrement flattés du rôle forcé qu’ils venaient de jouer, ils se souciaient peu de se retrouver en présence de celle qui le leur avait imposé, et ils ne songeaient, au contraire, qu’à se retirer. Ils étaient déjà dans le vestibule lorsque M. de Martry les rejoignit.

— Messieurs, leur dit-il, après les avoir attirés sur le perron, là où personne ne pouvait l’entendre, je ne réclame pas votre discrétion à l’égard de ce que vous savez, ce serait émettre un doute offensant à votre endroit, mais j’ai une prière à vous adresser.

— Faites, monsieur, répondit pour lui et pour ses amis M. de Joigné, qui connaissait depuis longtemps l’ancien officier de marine comme un fort galant homme.

— Vous avez entendu M. du Longpré promettre à mademoiselle Berthier de l’épouser, reprit le commandant. J’ignore comment Gabrielle remplira la promesse qu’elle a faite en ce qui concerne sa fille ; mais ce dont je suis certain, c’est que si elle donne satisfaction complète à notre ami sur ce point, il ira jusqu’au bout et tiendra sa parole. Or, si ce mariage a lieu, je vous prie, afin que cette triste aventure ne s’ébruite pas trop, d’en être avec moi les témoins. S’il ne s’accomplit pas, au con-