Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/322

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pour en être ainsi payé ? L’acte de reconnaissance de ta fille est le crime qui nous lie l’un à l’autre ; je le veux, te dis-je, et je l’aurai, dussé-je employer la violence !

Mademoiselle Berthier s’était élancée à l’autre extrémité de sa chambre, mais Richard l’avait rejointe d’un seul bond, et, la saisissant par les bras, il l’avait couchée à terre, où il la maintenait d’une main pendant que, de l’autre, il s’efforçait d’ouvrir son corsage.

Malgré toute son énergie, Gabrielle commençait à avoir peur. Tout en se défendant, elle appelait à son aide et disait :

— Non, tu n’auras pas cet acte ; tu n’es qu’un misérable et un lâche !

Puis elle jeta un cri de colère et de rage.

Le peintre venait de lui enlever la lettre, et, se rejetant vivement en arrière, il l’ouvrit et la parcourut rapidement.

Gabrielle se releva frémissante, cherchant du regard une arme pour se venger.

— Tu crois peut-être, lui dit ironiquement Richard qui ne la quittait pas des yeux, que je t’ai repris cet acte seulement pour empêcher M. du Longpré de t’épouser. Eh bien ! non, c’est pour mieux faire encore : c’est pour cesser d’être le