Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/42

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à l’étreinte de la jeune fille, il ne trouvait pas un mot à lui adresser.

Au nombre des passagers qui allaient à terre, il y avait un capitaine de l’armée du Bengale, sir Georges Fitzgerald, et un clergyman en disponibilité, le révérend Robertson.

Ces deux hommes offraient le plus étrange des contrastes.

Autant l’officier, tout jeune encore, était gai, loyal, haut en couleur, autant le révérend était blême, froid, compassé.

Sir Georges Fitzgerald ne cachait pas son admiration pour l’Empereur et son mépris pour son geôlier. C’était dans le seul but de rendre hommage à la mémoire de Napoléon qu’il voulait visiter le lieu de son exil et de sa mort.

Fils d’un grand négociant de la Cité que le blocus continental avait ruiné, le clergyman, au contraire, détestait l’Empereur et tout ce qui rappelait son souvenir. S’il daignait aller à Longwood, c’était tout simplement, disait-il, parce qu’un Anglais doit tout voir.

C'était, sans doute, dans ce même but, que le digne Robertson s’était fait donner dans l’Inde la mission évangélique qui lui avait permis, racontait impitoyablement sir Georges, d’entrer, sans