Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/66

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Et comme pour affirmer la sincérité de ses sentiments nouveaux, Paul effleura le front de la jeune fille d’un chaste baiser sous lequel il la sentit tressaillir.

Un grand mouvement, qui se fit au même instant à bord, rappela à eux mademoiselle Berthier et M. du Longpré.

Les passagers rentraient précipitamment dans la chambre, en se bousculant un peu les uns les autres ; le capitaine donnait d’une voix plus brève et plus haute que d’habitude des ordres que ses officiers répétaient et que l’équipage exécutait aussitôt ; le clipper s’était démesurément incliné sur le flanc.

Paul serra la main de Gabrielle et courut sur le pont pour se rendre compte de ce qui se passait.

Un seul regard au large suffit pour le renseigner. L’Espérance allait avoir affaire à un coup de vent. Son commandant disposait tout en conséquence. Il se préparait à la lutte contre les éléments !

Les voiles hautes étaient déjà serrées et les mâts de flèche dépassés ; les gabiers prenaient successivement tous les ris dans les huniers.

Les autres matelots assuraient les embarcations sur les pistolets, ainsi que les drômes sur le pont ;