Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/204

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saire de se ranger s’il voulait gagner certaines faveurs officielles auxquelles il aspirait ardemment ; enfin, n’étant aveuglé par aucune passion et honnête homme, il voyait nettement la situation et ne voulait pas assumer la responsabilité d’un avenir que sa fortune ne lui permettait pas d’assurer d’une façon convenable.

La jeune femme et le peintre se quittèrent donc comme de galantes gens qui se séparent, mais ne rompent pas toutes relations sympathiques, et deux ans plus tard, après avoir vécu dans un superbe appartement du boulevard Malesberbes, la Frémerol inaugurait, par une grande soirée où tout le monde artistique parisien s’était rendu, l’hôtel qu’Adolphe Berquelier, fou de bonheur et d’orgueil, lui avait fait construire à l’entrée de la rue de Prony, qui venait d’être ouverte.

Le corps de logis principal, d’une architecture élégante, était précédé d’une grande cour où les voitures pouvaient tourner à l’aise pour gagner le perron du rez-de-chaussée, dont il suffisait de traverser le hall pour descendre dans un véritable parc, qui s’étendait jusqu’au boulevard Monceau, devenu boulevard de Courcelles, sur lequel existait une sortie, à l’usage surtout des jardiniers.

On avait élevé au milieu de ce parc un fort beau kiosque, qui servait au grand entrepreneur et à ses amis de salle de billard et de fumoir.

En prenant possession de son hôtel, Geneviève adopta une ligne de conduite qui lui conquit rapidement une situation toute particulière et même une sorte de considération, bien que personne n’ignorât sa liaison.