Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/22

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doucereux que Durest en devint blême, si tant est que cela lui fût possible.

Néanmoins il obéit et, comme, après avoir franchi le seuil de la pièce, il vit Rose avec les traits décomposés, il comprit qu’il se passait là quelque chose de grave.

Alors il s’efforça de payer d’audace et courut à la jeune femme pour lui demander :

— Qu’avez-vous donc ? Est-ce qu’il est arrivé malheur à Jean ?

Mme  Mourel ne lui répondit que par un regard indigné et en haussant les épaules.

— Hélas oui, il est arrivé malheur à votre ami, dit le commissaire de police. Vous avez bien dû vous en douter un peu en nous voyant ici. Jetez un coup d’œil là-bas, sur la table de travail, vous saisirez tout à fait.

Le clerc ne tourna même pas la tête, mais de blême il devint verdâtre, tout en balbutiant :

— Je ne comprends pas que voulez-vous dire ?

— M. le procureur de la République vous l’expliquera tout à l’heure.

— M. le procureur de la République ?

— Lui-même, en personne.

Pendant ce temps-là, M. Morin faisait empaqueter soigneusement par le secrétaire de M. Roblot les objets qu’il voulait emporter.

Cette besogne allait être terminée, lorsque Durest, qui réfléchissait, adossé à la muraille, car il pouvait à peine se soutenir, fit signe au commissaire central qu’il désirait lui parler et, l’entraînant dans un des angles de la pièce, il lui dit tout bas :